Google : et les autres?

Lors du hack de google, au niveau mondial, le 31 janvier dernier, le trafic du web a chuté de près de 90%. A croire que sans Big G, il n’y aurait plus d’internet. Sommes-nous devenus dépendant à ce point?

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All you need is Google

Tout d’abord force est de constater la qualité de service et la réactivité remarquable dont à fait preuve Google comme le souligne Louis Naugès dans ce billet.

Rappelons quand ce qu’est « Google » : Le produit phare de l’entreprise est son moteur de recherche, contrairement à beaucoup de start-up (même si aujourd’hui ce n’en est plus une), Google a développé un modèle économique viable grâce à ses outils publicitaires ad-sense et ad-words. Il y a quelques années son moteur de recherche s’est imposé à beaucoup comme référence grâce à sa simplicité, sa rapidité de recherche et la volumétrie colossale de données indexées : reconnaissons le c’est un excellent produit !

Plus son moteur de recherche prend de part de marché, plus les contrats publicitaires sont visibles et plus la régie publicitaire google devient un indispensable pour les professionnels pure player ou traditionnels.

En parallèle, google se lance sur tous les nouveaux créneaux (réseau sociaux, identité sociale, SaaS, framework AJAX, RDA, …), souvent d’une manière aggressive : soit en développant le service, soit en rachetant la start-up leader mais toujours en proposant le service gratuitement au grand public ce qui a souvent pour effet de tuer dans l’oeuf les concurrents potentiels (mais pas toujours : orkut restant un echec relatif sur les réseaux sociaux).

Une constante reste : présence de pub google et donc encore plus de visibilité pour les annonceurs et donc encore plus indispensable !

Une chose n’évolue quasiment pas dans ce mouvement perpétuel : le moteur de recherche. Evidemment pourquoi Google prendrait-il des risques sur ce produit qui est la pière angulaire de son empire?

Google et l’ultra monopole européen

Recentrons-nous sur la question initiale : comment une panne google peut-elle autant handicaper l’internet?

Nous avons perdus de nos reflexes critiques par simplicité. Souvenez-vous quand vous étiez écolier et qu’on vous faisait faire des travaux de recherche : vous recherchiez les infos dans divers revues, livres, … vous croisiez les sources, vous développiez votre point de vue et donniez une bibliographie en clôture. Alors pourquoi ne pas faire de même quand vous recherchez sur le net? Quelques soit les qualités du moteur de recherche Google, et elles sont nombreuses, il ne fait que restituer une sélection selon ses algorithmes qui contiennent des choix partiaux des ingénieurs. Pourquoi ne pas le confronter à d’autres moteurs pour développer vos ressources plutôt qu’à chercher absolument à trouver LA requetes qui vous retourne ce que vous cherchiez?

Google représentant plus de 90% des parts de marchés de la recherche, on se retrouve aujourd’hui dans la situation où des sites sont développer pour les contraintes Google avant des besoins utilisateurs : n’est pas plutot au moteur de s’adapter?

Il s’agit pour moi d’un exemple flagrant où le manque de concurrence nuit finalement à l’utilisateur.

Les moteurs dans le monde

La plupart des grand pays du monde ont développé leurs propres moteurs et les cartes sont souvent mieux réparties (même si on remarque qu’il y a souvent un acteur au dessus des 50% de PdM).

En Russie : le premier est Yandex (moteur russe) avec 47% de PdM, suivi de google à 25 % et Randex (un autre russe) à 12%
En Chine : le premier est Baïdu (un chinois) avec 65% de PdM, suivi de google à 26%
En Corée du Sud : le premier est Naver (un coréen) avec 77% de PdM, suivi de Daum à 10% … Google ne représente que 1% (ce que représente Orange en France)
Au Japon : le premier est Yahoo! avec 47% de PdM, suivi de Google à 35%
Au Etats-Unis : le premier est Google avec 63% de PdM, suivi de Yahoo! à 20%
Au Brésil : le premier est Google avec 55% de PdM, suivi de MSN-Live à 30%

Si vous voulez plus de détail, je vous invite à jouer avec ce joli mashup

On se rend compte que la situation européenne est assez unique : il y a bien eu le projet Quaero, en 2005, mort-nait par manque de coordination entre les différents pays et suite à quelques ratés (ils n’avaient même pas pensé à acheter les nom de domaine alors que le nom du projet était public).

Mais rappelez -vous ça n’a pas toujours été le cas : avant Google tout le monde ne jurait que par Altavista, tombé en désuétude depuis. Aujourd’hui il existe aussi un exellent moteur qui s’appelle Exalead… mais pas vraiment de stratégie marketing grand public autour.

Et demain

Les choses évoluent et différentes pistes sont actuellement étudiées pour les moteurs de demain : compréhension du langage naturel, modélisation sémantique du web, amélioration des techniques d’indexations, ergonomie, … que se soit Google ou un autre nous aurons droits à de belles évolutions technologiques. Ne serait-ce parce que de nouveau besoin naissent aujourd’hui, notamment via le web mobile, nous verrons une évolution naturelle.
Mais notre travail d’internautes avertis reste le même : n’hésitons pas à croiser les sources d’informations et à être critique. C’est ainsi que les choses évolueront et que les moteurs seront au service des utilisateurs et non l’inverse. Alors demain si Google tombe, ne vous débranchez pas pour autant et regardez partout autour de vous 🙂

Thomas

Actuellement chef de projet au sein de la société Capgemini sur Lille (France). Diplômé MIAGE en 2005 à Lille. Président de l'Association MIAGE Connection en 2005. Président de l'Association des Miagistes de Lille en 2004.

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9 réponses

  1. Maxime dit :

    Très bon article Thomas… Je suis entièrement d’accord avec toi sur le fait qu’en tant qu’utilisateur, il est vraiment important de savoir ‘ouvrir les yeux et son esprit’ et ne pas utiliser qu’une seule méthode de recherche ! Il en existe d’autres, plus ou moins performant (Exalead en est un bon exemple)

    Par contre, pour les professionnels (agence spécialisée ou annonceur), Google est vraiment trop incontournable en France (on peut aussi élargir à l’Europe).. Celà devient donc problématique, même si nous ne pouvons pas parler de monopole.. Google reste donc « le maître du monde » et ça fout les boules! 😉

  2. Sinon moi je cherche plutôt sur des outils comme Twitter par exemple où je trouve une information filtrée par les utilisateurs et surtout plus orginal que ce que me ressort Google.

    Et puis sur Google c’est toujours des pubs, des pubs, des pubs dans les premières pages… C’est vite saoulant…

  3. Maxime dit :

    Alors Jean-Christophe, pour ton information, les informations se situant en première page de Google ne sont pas uniquement des pubs!! Les pubs sur Google ne se situent que sur les trois premiers liens dans un encadré en haut et les 7 liens sur la droite…

    Le reste de la page est la résultat d’un algorithme très précis et inconnu de tous qui balaie les pages de tous les sites Internet pour les évaluer selon la pertinence de ta requête.. Donc plus ta requête sera précise, plus la réponse sera adaptée… Le problème, c’est qu’aujourd’hui de nombreuses entreprises ont compris l’intérêt de leur présence sur les moteurs de recherche et investissent des budgets colossaux dans l’amélioration de leur positionnement.. Mais nous ne pouvons pas leur en vouloir! 😉

  4. 😀
    Je parlais bien sûr des résultats de l’algorithme secret et pertinent qui me renvoie des pubs dans la plupart de mes recherches sur Google, à moi de sauter les 5 premières lignes (et les 5 suivantes car il s’agira de fil de forum 🙂 ).
    En fait j’utilise très souvent le moteur de recherche Google>blog si je veux de la vraie info pertinente 🙂

    En tout cas on voit que les pros du référencement on bien fait leurs boulots ! 😀

  5. Thomas dit :

    Non, intéressant mais j’attend de voir.

    L’année dernière on ne parlais que du moteur sémantique powerset (http://www.powerset.com/) : depuis il a été racheté la Microsoft et les ambitions réduites (recherche dans wikipedia uniquement, mais ça n’en reste pas moins un projet tres intéressant)

    ou de Cuil (http://www.cuil.com/search?q=miage) qui voulait faire comme Google mais en plus performant

    Ca buzz toujours pas mal autour de nouveaux produits mais il faut transformer l’essai ensuite… et face à un tel mastodonte c’est dur

  6. Maxime dit :

    🙂

    C’est clair que les pros du référencement font bien leur travail… Mais nous pouvons aussi voir qu’il reste encore beaucoup de travail à effectuer de la part des entreprises et des particuliers (qui réalisent des blogs intéressants) pour faire remonter leur site dans les différents résultats de recherche.

    Il est vrai que, dans le monde Internet, les forums ont eu une forte visibilité sur les moteurs sans que l’information contenue ne soit pertinente ou intéressante, car leur système est simple : beaucoup de pages, beaucoup de liens et beaucoup de contenus! 😉

    La prochaine fois que je rencontre les équipes Google, je leur demanderai des tips ou qu’il me file le code de leur algo! hihi

  7. Roland dit :

    Puisqu’on parle de référencement, j’en profite pour mentionner cette fac où il y a un cours de popularité web ; la note est attribuée en fonction du trafic réel amené sur le site du projet développé par les étudiants !
    http://www.psfk.com/2009/03/college-class-teaches-you-how-to-get-famous-on-the-internet.html

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