Les 7 péchés capitaux du web 2.0

Les ordinateurs et le web vont de plus en plus vite, les réseaux sociaux accélèrent nos échanges et les outils sur Internet changent notre façon de communiquer, de travailler et de penser… pour le meilleur et  pour le pire !

Cette « toute-puissance » a un prix : passons en revue les 7 faces cachées du web 2 point zéro…

1

le web 2.0 exclut plus qu’il ne rassemble

Man wrapped in cables.

Le web2.0, c’est une nouveauté par jour :  toujours plus de fonctionnalités, de choses qui changent…

Première source de frustration pour le vulgum pecus : la règle bien connue qui veut qu’un ordinateur soit obsolète le lendemain du jour où on l’a acheté – plus généralement, son prix est divisé par deux dans les 6 mois.

Deuxième source de frustration : si vous ne passez pas un minimum de temps chaque mois pour suivre l’actualité de l’informatique, vous perdez pied très rapidement avec toutes les abréviations, technologies et autres fonctionnalités.

Je me considère comme un geek, j’aime la technologie et je gère environ 10 noms de domaine… Mais je n’ai pas de compte facebook et je ne comprends rien à twitter, feedburner, flickr, et tous ces machins que tous les bloggeurs possesseurs de iPhone utilisent. Du coup, ceux qui font « partie du club » ont l’impression de tout maîtriser et trouvent ça génial, mais les autres sont complètement largués, et n’ont aucune chance de rattraper le train (à moins d’être aidés ou d’y passer beaucoup de temps !).

2

le web 2.0 fait de nous des barbares plutôt que des gens civilisés

ordinateur-couper-deux

Avez-vous déjà remarqué le désarroi d’un novice devant google, quand il voit la page de résultats avec 423.000 réponses, alors qu’il cherchait simplement 1 recette de fondant au chocolat ? Mais le pire viendra juste après, quand il imprimera sa recette et que la moitié du texte sera coupée et que ça lui sortira des pages vides avec juste une pub ou une ligne de texte.

Quand l’ordinateur ne fait pas ce qu’on lui demande, ça énerve. Une étude récente menée au Royaume-Uni le confirme : 3 personnes sur 4 se sont déjà mises en colère face au comportement de leur ordinateur ; en fait, 1 personne sur 10 aurait même déjà pris un verre pour se calmer !

Et je parle même pas de la « bulle Internet » : cette stase solitaire dans laquelle on se retrouve quand on est face à un ordinateur. Soudain, l’écran devient plus important que tout le reste : on ignore complètement ceux qui nous entourent ; on leur fait des réponses monosyllabiques quand ils nous parlent ou qu’ils nous appellent à table. Et surtout, on s’énerve s’ils nous interrompent dans la tâche super importante qu’on était en train de faire (par exemple : poster un commentaire sur un blog. ou mettre à jour les titres de ses photos sur flickr. ou twitter. ou écrire sur le wall d’un copain…).

Bref, le progrès technologique est source de colère, d’incompréhension et de scènes de ménage 😉 .

3

le web 2.0 nous rend moins persistants et moins attentifs (et donc moins intelligents)

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Le web change notre façon de lire et de penser…

Dans un article, Nicholas Carr se demande si Google nous rend stupide. Il a constaté qu’Internet avait changé sa façon de travailler : le média change le message, c’est à dire que le rythme et le style changent suivant si l’article est écrit à la main ou sur sur un clavier, pour un journal ou pour Internet.

Il décrit aussi comment il a perdu sa capacité à se concentrer sur des recherches depuis l’apparition de Google sur Internet. En fait, à force ce cliquer et de surfer et de toujours avancer, il s’est rendu compte qu’il avait de plus en plus de mal à lire des textes longs (alors qu’autrefois il y arrivait sans problème).

Comme pour lui donner raison, je n’ai pas réussi à lire son article au delà du premier chapitre. Moi-même, je m’oblige à être concis quand j’écris sur ce blog, car je sais que sinon je ne serai pas lu… Faut que ça bouge !

4

le web 2.0 fait disparaître notre vie privée (et les libertés individuelles)

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Pour vivre heureux, vivons cachés !

Comme nous l’a signalé un autre article de ce blog, il faut faire attention aux informations qu’on laisse sur le web. Il semble que beaucoup d’utilisateurs d’Internet n’ont pas encore réalisé que « les paroles s’envolent, mais les écrits restent« . C’est particulièrement vrai sur Internet, où Google enregistre toutes les pages sans discrimination, et conserve mêmes les informations effacées dans sa mémoire cache.

Dans les années 90, je disais que le problème d’Internet était qu’on y trouve n’importe quoi mis par n’importe qui. Apparemment ce n’est en fait pas un problème, puisque le web 2.0 a légitimé cette situation et désormais il est facile (et accepté) de créer un blog pour n’importe quelle occasion : mariage, naissance, voyage, élection, etc.

Sauf qu’en fait, cet étalage de la vie privée n’est pas sans conséquence. Internet a permis de changer la sphère privée, en offrant outils et audience à tous ceux qui voulaient partager un moment de leur vie. Mais aujourd’hui il est impossible de garantir que seuls nos amis pourront voir des photos intimes mises sur Internet. Même si le site est protégé par mot de passe, vous ne pouvez pas empêcher que quelqu’un « copie-colle » une image, et la diffuse par email ou sur un autre site…

C’est un énorme changement sociologique dont on ne mesure pas tous les effets, mais le fait est là : tout ce qui est sur Internet peut être trouvé et diffusé, presque sans effort. Et les gens mettent de plus en plus de choses sur Internet.

De plus, la technologie (domestiquée par la loi, ou encouragée par l’appât du gain publicitaire) vous traque lors de toutes vos visites sur Internet. Combinés avec la vidéo-surveillance, à la reconnaissance faciale, au traçage GSM ou GPS des téléphones mobiles et aux puces bancaires et RFID, vous êtes désormais aussi facile à trouver qu’un colis dans un entrepôt. N’espérez pas pouvoir vous cacher.

5

le web 2.0 nous fait mal

danger-internet

La technologie et la santé…

Il y a quelques mois, mes parents ont mis un minuteur sur la prise de courant qui alimente leur livebox, pour qu’elle s’éteigne la nuit après 23h. Ils se plaignaient de maux de tête au réveil (la livebox se trouve dans la pièce d’à côté, à quelques mètres de leur crânes) et désormais ils n’ont plus de problème. Ca me semble un peu ridicule, mais après tout s’ils se sentent mieux ça ne me dérange pas… C’est juste ennuyeux quand je passe la nuit chez eux et que je suis déconnecté du wifi à 23h !

Mais la vérité, c’est que je ne suis pas sûr que ça soit si ridicule que ça… Une association dont je fais partie a récemment donné une conférence sur le danger des téléphones mobiles, et honnêtement aujourd’hui je suis convaincu que les ondes électromagnétiques ont un effet sur l’organisme quand elles sont émises fréquemment et à proximité du corps. Et quand on voit le temps qu’on passe à lire nos emails à et naviguer sur Internet avec nos Blackberry et autres iPhones, il y a de quoi s’inquiéter !

De plus, comme signalé sur un autre article, quand on passe plusieurs heures par jour devant l’ordinateur, ça affecte la posture, les articulations et les yeux.

Et puis on mange moins bien, et on fait moins d’activité sportive. En tout cas, une étude montre une corrélation entre l’utilisation d’un ordinateur plus de 0 heure par jour (LoL) et l’épaisseur des tissus adipeux sous-cutanés : en d’autres termes, vous commencez à grossir dès que vous allumez l’ordinateur !

6

le web 2.0 emprisonne plus qu’il ne libère

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La cyber-dépendance…

J’ai déjà parlé de la colère quand on est interrompu en pleine concentration : on peut aussi comparer cette réaction à celle d’un junkie à qui on empêche de faire son fix en paix…

Il y a aussi l’impatience de lire ses emails quand on est en congé loin d’un ordinateur, l’impression qu’on ne peut plus s’en passer, le besoin (presque compulsif) de consulter ses flux RSS ou les messages d’un forum pour voir ce qu’il y a de neuf…

Une étude parle de 5 à 10% d’utilisateurs dépendants au web ; le même genre d’addiction que les joueurs qui ne peuvent s’empêcher de dépenser tout leur argent à Las Vegas. Ou cette autre étude citée dans Wikipedia pour laquelle les messageries instantanées seraient l’expression d’un désordre émotionnel.

Je ne sais pas trop ce que ça apporte, ni quelle part de notre inconscient se rassasie de tout ça, mais quand on est connecté au web 2.0 plusieurs fois par jour, on a du mal à décrocher, à se relaxer, à profiter du temps libre sans y penser.

7

Le web 2.0 fait davantage perdurer nos erreurs qu’il ne contribue à un monde meilleur

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L’impact sur l’environnement…

Comme décrit dans cet autre article, on dépense un énergie gigantesque pour faire fonctionner l’Internet. Et compte tenu qu’on veut des ordinateurs toujours plus puissants avec des réseaux toujours plus rapides, on peut imaginer que ça n’est pas fini…

De plus, Internet suit aujourd’hui un modèle commercial qui s’appuie totalement sur la mondialisation de notre société de consommation. Ce n’était pas forcément le cas au départ, mais aujourd’hui la publicité a pris le pas sur la démarche scientifique.

Internet facilite la commande de produits à distance, ce qui signifie toujours plus d’emballages et de transports, et donc d’émissions de gaz à effet de serre. De plus, la transparence et la concurrence amenées par Internet ont fait baissé le prix de nombreux produits et services, tels que les billets d’avion, ce qui nous permet donc de polluer à moindre frais.

On pourrait espérer que la démocratisation de l’information aurait amené une prise de conscience générale, mais dans les faits les utilisateurs d’Internet ne réalisent pas les conséquences de leur comportement.

En conclusion

"Les 7 péchés capitaux" par Bruegel l'ancien : "la Gourmandise"

"Les 7 péchés capitaux" par Bruegel l'ancien : "la Gourmandise"

Que ce soit un copain qui refuse d’avoir un téléphone portable, un parent qui est réfractaire à l’ordinateur, ou un collègue qui préfère son agenda papier au calendrier Outlook, on connait tous un technophobe.

A priori, j’aurai plutôt tendance à les considérer comme des grincheux qui refusent le changement (comme le visage de gauche sur l’image ci-dessous), alors que de mon côté j’accepte le progrès et je suis plutôt serein avec l’informatique (le visage de droite donc) : je pense que le web 2.0 apporte beaucoup de richesses grâce à la démocratisation et la décentralisation de la création, la convergence des supports et des contenus, la communication instantanée, la facilité d’accès à l’information, les nouveaux médias…

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Mais s’ils avaient raison ? Si notre passion pour la technologie nous amenait à refuser de voir les mauvais côté de ce « progrès » ? Si l’informatique amenait autant de problèmes que de solutions ? Si, à l’instar de ces deux visages, les choses n’étaient pas telles qu’elles paraissent et que les vrais stressés étaient en fait les geeks et autres adeptes du web 2.0 ? (mettez-vous à 4-5 mètres de votre écran pour comprendre 🙂 )

Comme pour l’image ci-dessus, j’ai envie de prendre du recul et d’essayer de regarder les apports du web 2.0 avec un oeil nouveau.

Roland

Actuellement IT Services Manager (France) au sein de la société Wolseley. Diplômé du Master MIAGE en 2006 à Lyon. Année d'échange à l'Université de Toronto en 2004-2005. Organisateur des Journées Nationales MIAGE en 2004 à Lyon. Président de l'Association des Miagistes Lyonnais en 2003. Vice-Président Etudiant de l'Université Lyon 1 entre 2000 et 2002.

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2 réponses

  1. C’est un bon recul que tu nous fais là Roland !

    J’avais en effet lu un article de Framablog ( http://www.framablog.org/index.php/post/2008/12/07/est-ce-que-google-nous-rend-idiot ) qui traitait de ton point 3 et je m’étais rendu compte que j’avais eu énormément de mal à lire l’article en entier et que j’avais besoin de concentration (à tel point que je m’étais réservé un créneau un dimanche matin pour le lire ^^).

    Peut-être est-ce le média qui ne nous a pas habitué à des textes aussi long sur le net ?

  1. 30/03/2009

    Les 7 péchés capitaux du web 2.0 | I Love Miage…

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