Juste donner : la donation en réseau

Avec la popularisation des médias sociaux (Facebook, les blogs, Linkedin…) il est devenu courant de se créer son réseau et d’avoir des échanges tout au long de la journée avec des personnes à qui nous n’aurions pas forcément échanger sans ces outils numériques. Et souvent ces mêmes personnes échangent avec leurs réseaux des liens, des idées et, quelques fois, des causes à défendre ! Voilà donc une adaptation virtuelle, mais à plus grande echelle, de la recommandation par un ami : l’appel à donation 2.0 est née.

donation-2-0

Comme le définit très bien Andri Rabetanety sur blog-associations,  :

Une campagne de « Friends-to-Friends Fundraising » ou « Group Fundraising » consiste à former les internautes à collecter des fonds parmi ses réseaux sociaux virtuels personnels selon le principe que le messager importe tout autant que le message, autrement dit selon l’idée que nous nous laissons plus facilement convaincre par quelqu’un qui nous est proche. À leurs tours, les collecteurs de fonds en ligne, pourront inciter leurs réseaux à devenir recruteur de donateurs.

Ainsi tout le travail est fait par l’internaute qui se découvre une volonté de défendre une cause, le travail est plus simple que dans la vie réelle car pas d’obligation de se déplacer : une explication, un simple lien vers une page de don (ou de micro-don) et le tour est joué ! Bon, c’est vrai que c’est un peu plus compliqué que ça mais si l’on veut être un simple relai d’une cause c’est aussi simple et c’est tout aussi utile pour les collectes de dons : placer un simple lien sur son blog ou installer une application Facebook pour transmettre une cause il n’y a rien de plus simple.

aider-donner

Des sociétés l’ont bien compris et proposent des plateformes techniques pour faciliter cette collecte d’amis à amis : justgive.org aux USA ou aiderdonner.com en France par exemple. Elles fonctionnent à peu près toutes de la même façon : on s’inscrit puis on accède à son compte personnel sur lequel on va s’inscrire (ou créer) une cause à relayer ensuite un « widget » (une mini-application Internet) à placer sur un blog ou sur un réseau social sera mise à disposition de l’internaute. Pour encourager le relai ou le donateur un compteur personnel de dons est mis en place pour déterminer qui a aidé à collecter le plus d’argent.

D’autres options sont également proposées telles qu’une sélection de cause à soutenir à mettre dans une liste de mariage ou pour un anniversaire…

L’exemple récent en France est l’appel aux dons par l’Institut Pasteur qui avait fait pas mal parlé de lui (comme on dit chez nous « ça vait buzzé » 🙂 ) en lançant une grande campagne de sensibilisation passant par les blogueurs qui s’intitulait « pasteurdon« .

pasteur-don

Cette forme de collecte passant par un tiers, encore assez peu présente en France mais que l’on voit apparaître notamment avec le site aiderdonner.com, permet à toutes association ou ONG voulant entrer sur le marché du don 2.0, ou au moins de vouloir le tester, de le faire à moindre frais et surtout de bénéficier de la vigueur non utilisée de leurs web-bénévoles !

aider-donner-unicef

Un point délicat, déjà entendu, est que l’association n’aime pas trop laissé un pourcentage à la plateforme de dons : est-ce si différent que d’héberger sa propre structure de dons ? Ou bien est-ce tromper le donateur ? En effet un don de 10€ n’ira pas directement à la cause, mais c’est valable pour toutes formes de dons car il y’a à chaque fois des frais de fonctionnement tout à fait normale et justifiée dans la plupart des cas.

Alors, qu’attendez-vous pour promouvoir votre cause sur ces sites ? Faut-il d’ailleurs être présent sur tous ce sites ou ce concentrer sur un en particulier ?

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4 réponses

  1. Nous aussi on s’interroge beaucoup sur ces sites, aiderdonner, izicollecte, charitic, etc. Le peer to peer fundraising n’est pas encore mûr en France, sauf pour certains causes qui disposent d’un grand réseau interne de bénévoles ou de familles de malades / patients

    En revanche pour le Pasteurdon on était à l’origine de la reco de parler aux blogueurs car c’est de la com et ça pouvait également donner aux lecteurs des blogs l’idée de donner pour Pasteur donc c’était un peu différent…

  2. Salut JC,

    je comprends le questionnement des associations quant à laisser un pourcentage du don à aidedonner. En + de ce pourcentage laissé, l’association retire également un pourcentage pour ses frais de gestions.

    Si le site aidonner permet de capitaliser sur un nouveau public c’est effectivement une approche à prendre, mais il restera toujours à se poser la question de pourquoi je ne peux pas le faire directement chez moi ? Ne serait-il pas préférable à long terme de développer moi même cette structure ?

  3. JC dit :

    Hello Stève !

    C’est bien normal qu’il retire les frais de gestion (avec bénéfices) sur le montant du don. Il faut bien vivre mon bon monsieur 🙂 Et puis tu as l’air de faire la distinction entre pourcentage et frais de gestion, pour moi c’est la même chose : ces entreprises vivent sur l’humanitaire mais ce sont des entreprises avant tout ! Tout comme un prestataire logistique ou d’encaissement de dons par chèques.

    Évidemment qu’il faut se poser cette question, mais la tendance actuelle n’est-elle pas de sous-traiter ces tâches ? Est-ce bien utile de gérer ça en interne alors que des professionnelles peuvent le faire pour sûrement moins cher que moi je peux le faire (étant donné qu’ils ont une structure mutualisée entre plusieurs assos) ?

    Ensuite c’est comme tout prestataire : il faut se poser la question si c’est le meilleur. Si tu peux le faire pour moins cher en interne alors go !

  4. Bonjour,

    Bon article qui présente un état des lieux en France du peer to peer fundraising qui je le pense également tend à se développer.

    Je pense que le retard en France vient en partie du décalage de l’arrivée du phénomène philanthropie 2.0 qui s’est développé avec les plateformes communautaires dédiées à l’activisme social et environnemental comme Care2 créé en 1998 (!) qui ont créé la culture du don environné en ligne.

    Je me risque à une autre explication en pensant que culturellement, la France est encore au stade « sacrificielle » du don en ligne. Le don est un sacrifice dont il n’est pas coutume de se vanter et est dissocié d’aspect ludique. Tandis qu’aux US, l’activisme est beaucoup plus visible et plus fun en ligne. L’aspect ludique permet d’atteindre des personnes externes au réseau social direct de l’association. Quand on regarde un service comme socialVibe qui permet d’afficher son activisme sur son profil social et en même temps gagner des cadeaux cela donne envie de participer. Mais le changement est en marche!