La Miage vue par Xavier depuis Melbourne, Australie !

Bonjour Xavier, merci de nous accorder cette interview – est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

J’ai 28 ans, diplômé MIAGe en 2004 à Grenoble et je bosse actuellement comme business analyst à Melbourne en Australie.

Quel a été ton début de carrière après ton diplôme MIAGE ?

Pour remettre dans le contexte, 2004 marque le début de la réforme LMD d’où la poursuite de la plupart d’entre nous vers un bac+5. Je me suis donc spécialisé en Business Intelligence et systèmes d’aide à la décision. Ma carrière a débuté chez SAS un des principaux éditeurs de logiciels BI comme consultant delivery. Ayant toujours été plus attiré par les systèmes d’information que l’informatique pure, j’ai poursuivi ma carrière chez BearingPoint me spécialisant sur des problématiques financières dans le domaine de la banque et de l’assurance.

Au bout de combien de temps as-tu considéré l’expatriation ?

L’expatriation est la possibilité de travailler à l’étranger à partir d’un contrat français. Dans mon cas il s’agissait plus d’aller vivre à l’étranger et trouver du travail sur place.

Et pour quelles raisons ?

J’ai toujours eu le souhait d’évoluer dans un contexte international et de me confronter à d’autres cultures, d’autres façons de travailler et d’autres mentalités. L’une des priorités étant l’apprentissage courant de l’anglais dans un contexte professionnel, personnel mais également festif. Le timing est sans doute une question d’envie et d’opportunités mais de manière générale c’est plus simple à réaliser avec quelques années d’expérience en France et avant la trentaine notamment pour des raisons de visas.

Comment as-tu choisi la destination ?

Il est important pour moi d’évoluer dans un environnement anglo-saxon et de part ma situation personnelle (ma partner est kiwi), l’Australie se retrouvait être une destination idéale : pays dynamique, dépaysement géographique, politique d’immigration tolérante, marché d’emploi en constant développement, autant de facteurs à considérer sérieusement avant de tout plaquer.

Combien de temps prend la préparattions d’un tel départ à l’étranger, et quelles en sont les étapes ?

La réponse est vraiment variable, tout dépend du contexte – plusieurs cas de figures :

  • Expatriation au sens propre (contrat français en sol étranger, la plupart des démarches sont prises en charge par l’entreprise) : préparation réduite < 3 mois.
  • Opportunité directe avec un contrat étranger : il est nécessaire de faire les démarches de logements, de relocalisation et de s’assurer que l’entreprise d’accueil se charge des formalités d’accueil (visas…) + les formalités de départ en France entre 3 et 6 mois.
  • Changement de vie sans filet : nécessité d’anticiper un maximum d’événements et notamment les formalités de départ (beaucoup de personnes partent avec un sans-solde de 6 mois – 1 an une sorte de backup) mais surtout les démarches de visa qui sont extrêmement longues soit minimum 1an.

Dans mon cas (3ème possibilité), j’ai sérieusement envisagé mon départ début 2008 et débuté les démarches pour le visa mi 2008 pour un dépôt de candidature à l’immigration Australienne en décembre 2008. Une candidature pour un visa requière énormément de temps et d’énergie. Sachant que l’obtention définitive du visa peut prendre 6 mois supplémentaires, il est judicieux de commencer les démarches au plus tôt.

Une fois a Melbourne, quelles sont difficultés auxquelles tu as été confrontées ?

Trouver un logement est facile, pour peu que vous ayez de quoi survivre les premiers mois. Les difficultés rencontrées sont certainement celles usuelles de la recherche de job avec quelques agréments. Arrivé en pleine crise financière, le nombre d’offres d’emplois était très faible. De plus, il y a un temps d’adaptation non négligeable à considérer pour comprendre les spécificités du marché du travail d’accueil. Format des CV, cover letters, façon de communiquer sans parler de la qualité de l’anglais. Au delà de ca, je pense que l’absence de réseau professionnel est sans doute le plus préjudiciable pour postuler aux offres non publiées.

Comment est-ce qu’on diplôme MIAGE t’a aide long du chemin ?

MIAGE ou n’importe quel autre diplôme français n’a que peu de valeur sur le marché australien, d’autant plus qu’ici, la majorité des personnes commencent à travailler avec un bachelor (l’équivalent d’une licence). Ceci dit les connaissances enseignées en MIAGe permettent de développer des compétences génériques de travail en équipe, d’analyse, de synthèse, projet etc. sans parler de compétences spécifiques en informatique qui sont plus ou moins utiles en fonction des carrières choisies.

Inversement, qu’est-ce qui devrait être amélioré pour aider les futurs diplômes face à ces défis ?

L’intégration des Miage à travers le réseau économique français est bonne au niveau local mais souffre toujours d’un déficit d’image notable auprès des grosses entreprises (CAC 40…). D’un point de vue enseignement, les compétences génériques comme l’anglais, la communication (présentation), les différentes formes de leadership devraient prendre une place plus significative lors de la dernière année du diplôme.

Est-ce que tu as des conseils pour les miagistes qui envisagent de partir à l’étranger ?

Préparer votre départ suffisamment à l’avance, essayer de partir en période économique favorable et surtout gagner une première expérience significative  avant de partir. Les gens qui trouvent le plus facilement sont ceux qui sont spécialistes dans un domaine très précis.

Tentez l’aventure, car le challenge vaut le coup d’être relever, et est source d’enrichissement à tous points de vue.

Merci Xavier du temps que tu as accordé à ILoveMiage, et bon courage pour la suite !

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Roland

Actuellement IT Services Manager (France) au sein de la société Wolseley. Diplômé du Master MIAGE en 2006 à Lyon. Année d'échange à l'Université de Toronto en 2004-2005. Organisateur des Journées Nationales MIAGE en 2004 à Lyon. Président de l'Association des Miagistes Lyonnais en 2003. Vice-Président Etudiant de l'Université Lyon 1 entre 2000 et 2002.

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