Pauca Multis > L’expérience interdite

Par Moriarti le 03/08/2006 @ 11:23:59 – initialement publié sur Pauca Multis.

Mon premier job d’été m’a marqué, je crois. Preuve en est, évoquer aujourd’hui cet été passé à casser du béton à la barre à mine en plein soleil suffirait presque à me donner un petit frisson. Cet accès de nostalgie soudain a bel et bien une raison, et je ne vous ferais pas partager mes émois de jeune travailleur si cela n’amenait une analogie avec le présent.

En effet, ce premier job m’avait amené à un constat auquel j’ai repensé hier soir (hé oui… il m’en arrive des choses passionnantes pour que je pense à cela le soir): après une journée entamée à six heures et demi et bien remplie jusque dix huit heures, une douche rapide et la préparation de la gamelle pour le lendemain, la fatigue était telle que le seul réflexe était d’allumer la télévision, et de se laisser abrutir (et sans la moindre honte!) devant les jeux télévisés dits « à la con » de TF1.

Ce que j’ai appelé « l’effet Big Deal ». C’est dire.

En prenant mes fonctions dans la société qui m’emploie, j’appréhendais le poste de développeur sur lequel on m’affectait. En effet, je craignais qu’une journée passée le nez dans le code ne me fasse le même effet.

Or, âge aidant, la vie sociale post-travail que l’on a à 16 ans ou dix années plus tard n’a rien à voir, et les impératifs ne sont pas les mêmes: il faut continuer de faire du sport après le boulot, et conserver l’esprit suffisamment clair pour entretenir une conversation un minimum intéressante avec sa dulcinée, ses proches et amis quand on rentre le soir.
Quand tu es adolescent, tu peux te contenter de grogner pour répondre quand on te parle (et des fois, ca fait même particulièrement tes affaires…) (je vous renvoie à une pub que j’affectionne tout particulièrement, et à son fameux : « Mais articule quand tu parles… »).

Bref, revenons à nos moutons, je disais: il existe une obligation de fraicheur intellectuelle quand on rentre le soir du travail. Et, mauvaise langue, je m’attendais à ce qu’une journée de coding intense, via l’effet Big Deal, me rende aussi inapte à avoir une vie post-boulot qu’un pingouineau est inapte à la marche en forêt amazonienne (on a les références que l’on peut!)

Hé non! Fondamentale erreur. Au contraire même: avoir eu le nez dans la programmation toute la journée m’a tant stimulé que j’ai pensé toute la nuit en Java.

Une insomnie… Une nuit passée à hanter en esprit les tréfonds du framework sur lequel je bosse.

Jamais je n’aurai cru que cela m’arriverait un jour. Et bien si. D’où: pas d’effet « Big Deal » pour les devs.

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1 réponse

  1. 24/09/2010

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