Rémunération et autres avantages

Si on a de la chance lors de sa recherche d’emploi (et c’est souvent le cas quand on a un Master MIAGE 😛 ), on a des entretiens avec plusieurs sociétés, et on se retrouve parfois perdu entre les différentes rémunérations proposées !

Je vais donc tenter de vous donner un petit aperçu des éléments à prendre en compte dans le « package »

La rémunération

Les grilles de rémunération :

Certaines boites suivent à la lettre des grilles de rémunération qui prennent en compte les diplômes, l’expérience, la situation familiale et que sais-je encore.

Mais dans tous les cas, il y a une fourchette, et des primes sont possibles. Donc il faut que vous soyez prêt pour la négociation. Renseignez-vous pour avoir une idée de la tranche de salaires (dans cette boite, mais aussi ailleurs sur le marché), et positionnez-vous dans la fourchette (en bas si vous voulez vraiment tenter l’employeur) mais jamais en dehors : trop bas il va se dire que vous n’avez pas les compétences qu’il cherche (sinon vous les lui feriez payer), trop haut il ne pourra pas se le permettre de toute façon !

Le brut/le net :

Que celui qui a immédiatement compris son premier bulletin de paie me jète la première pierre !

J’ai toujours trouvé difficile de convertir le brut en net, et même aujourd’hui je peux vous dire que le montant que vous recevez sur votre compte en banque est très différent de celui que vous avez entendu lors de votre entretien d’embauche 😀

Certains disent que vous perdez 20% entre le brut et le net, d’autres vous diront 30%… En fait , en plus des prélèvements légaux obligatoires, certaines sociétés ont beaucoup d’autres prélèvement sociaux (complément de retraite, mutuelle, etc.), et une part importante de votre salaire brut disparaît… on a vraiment l’impression de perdre beaucoup !

Ces prélèvements sont optionnels (dans le sens où les sociétés ne sont pas obligés de les avoir), mais souvent ils seront obligatoires pour tous les salariés.

Donc s’il y a des différences entre les différentes sociétés qui vous proposent un poste, à vous de voir :

• soit vous préférez ne pas perdre d’argent à court terme, notamment car vous êtes jeune et vous n’avez pas d’enfants et ça ne vous dérange pas de ne pas avoir de mutuelle, de complément retraite, etc.
• soit vous préférez investir dans le long terme, et à ce moment là vous choisirez peut-être la société qui offre le plus d’avantages sociaux

En clair : je suis jeune et sans enfant, mais dans ma boite tous les salariés ont la même mutuelle qui couvre une famille nombreuse pour le même prix, j’ai pléthore d’assurance vie et autres trucs que j’aurai préféré ne pas avoir, mais je n’ai pas le choix, c’est obligatoire pour tous les salariés. Et aujourd’hui, j’ai l’impression de perdre des sous pour des choses qui ne me serviront jamais…

La prime d’objectif, le bonus de performance

Ce bonus est censé être accordé en fonction des résultats observés sur la période écoulée, par rapport aux objectifs fixés lors de l’entretien annuel.

Bien souvent, c’est « à la binette » = à la gueule du client, ou en tout cas sans critères clairs. Perso, je préfère les critères objectifs, en tout cas qu’une partie de la somme soit soumise à des critères clairs de résultats. N’ayez pas peur de demander clairement à votre futur manager ce qu’il attendra de vous, et la façon dont la rémunération reflètera votre performance.

Le 13° mois

Votre salaire brut annuel est parfois découpé en 13 parts, au lieu de 12 : 39k€ = 3k€/mois sur 13 mois = 3,25k€/mois sur 12 mois.

Dans ma boite, on est payé sur 13 mois, au prorata du temps passé dans l’année écoulée. Le 13° mois est versé en même temps que le salaire de décembre, au début du mois de janvier, et ça aide bien pour payer les factures de Noël 🙂

Si vous arrivez dans l’entreprise le 1er juillet, vous recevrez un moitié de 13° mois ; si vous démissionnez en cours d’année, vous recevrez le prorata du temps passé depuis le 1er janvier au moment du solde de tout compte.

Mathématiquement, ça ne fait aucune différence, au final vous recevez exactement la même somme d’argent. Tout dépend donc de votre préférence.

Les heures supp

Suivant votre statut, mais aussi la convention collective, les heures supplémentaires ne sont pas toujours payées de la même façon.

Notamment, les accords de branche doivent apparemment être mis à jour afin d’intégrer la défiscalisation des heures supplémentaires… Je n’y connais pas grand chose, mais je ne crois pas que ça soit le cas pour les gars de mon équipe à qui je donne des heures supp.

En plus, les cadres ont des règles spécifiques, et j’ai un ami qui était cadre alors qu’il était « simple » développeur (et donc qui « n’encadrait » personne) ; c’était le moyen qu’avait trouvé la société pour lui donner des heures supp sans les payer.

Mon conseil : ne faites pas la course au statut « cadre ». Soit ça correspond à votre poste, et le salaire doit suivre, soit ça ne sert à rien, voire pire : les avantages sociaux sont meilleurs, donc plus couteux, donc votre salaire net est plus faible avec un statut de cadre, par rapport à un statut d’employé ou d’agent de maîtrise.

Les augmentations

Il est intéressant de connaître les habitudes des entreprises concernant les augmentations, et la façon dont sont distribuées les enveloppes.

Dans la plupart des boites, le manager a une enveloppe et il est libre de la distribuer à son équipe. Toute la question est de savoir si les critères sont (un minimum) objectifs, ou pas du tout !

Le meilleur moyen pour en savoir plus, c’est de poser la question à un ancien miagiste déjà présent dans l’entreprise et de lui poser la question :p

L’intéressement, la participation

Je ne connais pas trop le fonctionnement et les avantages respectifs de ces primes ; grosso moddo : plus votre boite fait des profits, plus vous en profitez. En temps de crise, cette part variable peut donc se réduire comme peau de chagrin.

Ma situation : les anciens vous disent que ça leur a parfois fait un 14° mois, mais aujourd’hui vous avez à peine de quoi vous payer un week-end avec 😛

L’épargne salariale, les PEE

Vous déterminez une somme qui sera prélevée sur votre salaire, et la société complète cette somme avec un abondement proportionnel et plafonné. Tous les 3 mois, vous recevez un courrier qui vous indique les sommes disponibles avec les dates de déblocage, et qui vous invite à faire des versements volontaires :0)

L’argent est bloqué sur un fond en bourse (vous avez généralement le choix entre plusieurs placements : le placement à risque que vous avez choisi car vous êtes jeune et que le graphique n’a pas arrêté de monter de 7% tous les ans, et le placement monétaire « père de famille » que vous regrettez de ne pas avoir choisi quand la crise arrive 😀 ).

Un chef d’entreprise m’a appris que je me faisais avoir par ma boite, qui abondait à hauteur de 11€/mois sur mon plan d’épargne salariale. Il m’a dit qu’il abondait jusqu’au plafond légal (environ 300 euros/mois, si j’ai bien compris).

L’argent peut être débloqué dans certaines situations particulières (mariage, décès, fin du contrat de travail, …).

Donc en clair : plus la société met au pot mieux c’est, mais attention car l’argent est placé en bourse (ça monte et ça descend !)

La prévoyance

La mutuelle

Dans ma boite, vous n’avez pas le choix : c’est le même prix pour tout le monde. J’imagine que c’est mieux que de ne pas en avoir du tout, car au moins vous avez un tarif négocié, mais quand vous êtes jeune sans enfant, vous avez l’impression de payer pour ceux qui sont… moins jeune avec plus d’enfants :p

Le minimum, c’est donc de pouvoir choisir entre plusieurs formules. Au delà de ça, ça dépend de votre situation, alors à vous de voir suivant les remboursements d’honoraires des spécialistes et de frais dentaires/optiques (qui sont les plus couteux et les moins rembourés).

L’assurance vie

J’en ai déjà parlé : voila encore un truc qui est sûrement très bien quand on pense passer sa vie dans la même boite, ou bien qu’on a une famille à protéger. Mais j’aimerai bien avoir le choix ! Et aujourd’hui, je donne des sous à une assurance-vie, je ne les reverrai jamais et si j’avais pu j’aurai mis l’argent ailleurs.

Le complément retraite, la prime de fin de carrière

bis repetita, sauf que là c’est censé vous revenir dans tous les cas à la fin de votre carrière. Franchement, je ne me vois pas rester dans la même boite toute vie, et en tout cas je ne garderai pas le même job jusqu’à la retraite. En plus, avec tout ce qui se passe, je ne suis pas sûr d’en voir jamais la couleur (disons que je n’ai pas vraiment confiance dans le système des retraites). Alors ces machins-là je n’en vois pas l’utilité et je préfèrerai me débrouiller tout seul. Cela étant dit, si tout va bien, je serai sans doute très content de les avoir dans environ 47 ans, quand je prendrai ma retraite.

Dans ma tête, je mélange un peu l’épargne salariale, la prime de fin de carrière, les PEE, les PERE… Tout ce qui compte pour moi, c’est que des sous me sont pris et sont bloqués quelque part ; dans certains cas je peux les débloquer, mais parfois je ne pourrai pas y toucher jusqu’à la retraite. Désolé si les détails donnés ici sont inexacts, je ne suis pas un expert !

Les avantages sociaux

Les RTT, la convention collective, les congés supplémentaires

La meilleure convention collective que j’aie jamais vue était dans une banque, qui était soumise au régime agricole (vous voyez de qui je parle ? LoL). Elle stipulait que tous les ans, chaque employé avait droit à au moins 56 jours de congés+RTT+jours fériés. C’est à dire que si un jour férié tombe un dimanche, vous le récupérez.

C’est énorme ; ça équivaut à 2 mois et demi de travail ! Compte tenu que j’étais payé sur 12 mois + bonus (jusqu’à 1 mois de salaire) + intéressement et primes diverses (souvent 1 mois supplémentaire), ça voulait dire que j’étais payé 14 mois à en bosser 9 et demi !

Dans tous les cas, les RTT sont une véritable aubaine pour prendre des petits week-end sympa, ou pour les cumuler et les ajouter à vos congés. Mais les règles varient beaucoup d’une boite à l’autre, renseignez-vous ! Certaines branches ont bien mieux négocié que d’autres…

De plus, les événements personnels ou familiaux peuvent vous donner des congés supplémentaires (déménagement, décès dans la famille, PACS/mariage, etc.) ou des primes (diplômes, etc.).

Certaines personnes choisissent leur emploi simplement pour payer leurs vacances ! C’est un choix de vie, c’est peut-être ce que vous voulez, posez-vous la question.

Vous pouvez consulter gratuitement les conventions collectives à la direction départementale du travail (et parfois sur Internet sur les sites des syndicats).

Le comité d’entreprise

Qu’il vous aide à partir en vacances, à acheter des billets de spectacle ou de musées, qu’il vous donne des chèques cadeaux pour Noël et vos vacances ou bien qu’il vous loue du matériel à un prix défiant toute concurrence, le CE est évidemment un avantage indéniable des grandes entreprises.

Je l’ai constaté dernièrement quand on a proposé à mon équipe de changer de contrat : le salaire et toutes les charges de l’employeur étaient toutes reprises à l’identique, mais le nouveau CE n’est pas encore à la hauteur de celui qu’ils avaient avant, et donc résistance tout à fait légitime de leur part !

Là aussi, le mieux est d’avoir quelqu’un dans la place, car vous aurez rarement des infos accessibles depuis l’extérieur.

Les tickets restaurant / le restaurant d’entreprise

D’un montant variable, les tickets restaurant sont pris en charge à 50% maximum par la société.

Dans le cas de ma boite, les tickets sont de 6€ pour tous (par de différence entre les statuts, mais c’est souvent le cas dans d’autres boites), et j’en ai donc 3€ à ma charge. Vous avez droit à 1 ticket par jour travaillé ; donc aucun si vous êtes en congé ou en arrêt.

Les tickets ne sont pas obligatoires, et ne vous seront pas imposés.

Mais le mieux, c’est quand même le restaurant d’entreprise – en tout cas pour ceux que j’ai vu ! Avoir un repas complet pour moins de 4 euros, ça reste le top, et en plus c’est souvent sympa d’avoir un lieu de vie avec les collègues (plutôt qu’une kitchenette ou chacun utilise le micro-onde avant d’aller manger à son bureau 😛 )

Les restaurants inter-entreprises (comme à la Défense ou dans les zones d’activités) peuvent être une bonne solution pour les PME.

Les transports en commun

Apparemment, une nouvelle loi s’applique depuis le 1er janvier, et toutes les boites doivent rembourser la moitié d’un abonnement de transports en commun utilisé pour le trajet domiciel-travail.

En tout cas, c’est le cas dans la mienne ! Est-ce valable pour toutes les boites, partout en France ? Je ne sais pas !

Les autres « à-côtés »

La voiture, le téléphone

Je n’ai pas de voiture de fonction, je ne pourrai donc pas vous dire si c’est intéressant. Apparemment il faut aussi prendre en compte la formule d’assurance utilisée, et votre participation aux frais. J’aurai tendance à penser que c’est toujours bon à prendre 😛 pas j’imagine que ça dépend si vous en avez déjà une, et combien de km vous roulez avec !

Par contre, j’ai un téléphone portable (en fait, c’est même un Blackberry, woooo la classe 😛 ) et j’ai vu une étude récente qui montre que pour 70% des entreprises environ, aucune participation financière n’est demandée à l’employé. J’imagine que la tolérance est variable suivant la boite ; moi je n’ai pas de contrôle (à ma connaissance !). Par contre, mes collègues anglais doivent signaler sur une page internet leurs appels personnels qui leur sont déduis à (un prix attractifs) sur leur bulletin de salaire.

Mais c’est quand même pratique, et souvent indispensable si vous êtes souvent en déplacement.

L’idéal, c’est d’avoir la voiture ET le téléphone 😛

Le bureau, la place de parking, la secrétaire

J’ai un bureau seul, avec une grande fenêtre et une jolie vue. Je n’ai pas de place de parking, et je fais appel à la secrétaire du service comme n’importe qui d’autre pour les fournitures et les questions administratives, mais c’est à moi de gérer mon emploi du temps.

Suivant les boites, ces « choses » sont vues comme des avantages (et pas seulement comme un outil de travail). Ca fait partie de la culture d’entreprise. A vous de voir ce que vous préférez 🙂

La carte de crédit « corporate », le remboursement des frais, les cartes « miles »

Mes collègues anglais ont des cartes de crédit « corporate » qu’ils utilisent lors de leurs déplacements ; moi pas, et je dois donc faire l’avance des frais qui me sont ensuite remboursés (sur présentation des factures et justificatifs), à moins que je demande une avance (qui avec un peu de chance me sera versée avant mon retour de déplacement 😛 )

Dans ma boite, les frais sont remboursés mensuellement le 15 du mois, si je les ai déclaré avant le 5 du mois. Donc si je suis en retard et que je les déclare le 10, je dois attendre plus d’un mois avant d’être remboursé (les commerciaux itinérants ont des avances « permanentes »).

Franchement, j’ai beaucoup de déplacement, et je suis souvent en attente de remboursement (entre 500 et 1000 euros), alors j’envie mes collègues anglais !

Enfin, j’ai des cartes de fidélité à mon nom, et je cumule des miles que j’espère utiliser un jour. Mais dans certaines boites, les Miles sont récupérées par la boite, ou offert à des oeuvre de charité.

Ma boite m’autorise aussi à décaler mon voyage de retour (par exemple) pour passer quelques jours de congés sur place, pourvu que ça n’impacte pas les frais. C’est sympa car ça permet de profiter de l’opportunité d’un déplacement professionnel pour visiter une région dans laquelle on n’était pas encore allé !

Pour approfondir, je vous conseille la lecture du Dossier Salaires en 2006 de l’Usine Nouvelle. Bien que certaines mesures aient changé depuis (prime de fin de carrière…), il offre de nombreux renseignements utiles sur les modes de rémunération existants, notamment certains dont je ne parle pas dans cet article (car je ne les connais pas 😉 )